27.7.10

2046

Oui j'ai vu 2046. Non je ne l'ai pas vu. Enfin si, mais pas vraiment. En fait j'ai essayé de le regarder. Et encore. C'est beaucoup, ou peu dire. Parce que je l'ai vu. Donc je n'ai plus vraiment essayé. Mais bizarrement je ne l'ai pas vu totalement. Je crois surtout que je ne l'ai pas compris. Oui. Voila c'est ca. Je l'ai vu, mais pas compris. Seulement partiellement. Compris, pas vu.

Vu, je l'avais pas vu.

Alors comment parler d'un film que l'on a pas vraiment vu. Difficile a priori. A posteriori aussi. A Patrick Fiori encore plus. Pourtant je me suis attelé à la tâche tel un cheval qui avait les crocs. Faim de culture peut être, Wong Kar-Wai ayant tout de même était récompensé a Cannes plusieurs fois, je me lance au grand galop dans ce film que je crois futuriste. Mal m'en pris. Je ne comprend rien de rien a cette histoire hallucinogène. Moi je vous le dit, de vous à moi, les chinois ils ont les yeux bridés, et à mon avis c'est pas tout a fait légal ca. Alors déjà ce film se passe dans le Hong Kong des années 60, rien à voir avec 2046. Publicité mensongère mes amis, je cris au scandale, encore un coup monté des chinois pour qu'ils nous inondent de produits prétendument moins chers. En fait 2046 c'est le numéro de la chambre d'hôtel d'à coté de là où réside notre héros. Banal. Complètement Banal.

Pomme d'api.

Je tiens à signaler que les gens dans ce film parlent chinois. Je confirme votre dubitativation, cela complique encore davantage la compréhension. Heureusement Monsieur Sous-titre est venu m'aider un chouïa. Chose étrange, quelques scènes se déroulent dans le futur, en 2046 je suppose, dans un métro très étrange. Et alors là, asseyez vous confortablement, les quelques dialogues échangés se font en Japonais ! Oui monsieur ! En Japonais ! Ici les lecteurs sceptiques me demanderont mais d'où vous faites la différence entre le japonais et le chinois, espèce d'hurluberlu. La réponse est simple: J'adôôre les sushis !


Motivé que j'étais à la perspective de retrouver un bon film Hong Kongais, je me suis fait lamentablement avoir. Pas de scène d'action, pas de scène en extérieur (OMFG, moi qui suis claustro, je vous raconte même pas) et une voix off en chinois. Horreur, un film d'amour d'horreur dans la plus pure tradition Hitchcockienne. Douleureux que fut ce temps passé a essayer de capter les ondes émanant de ce film. Le pire, oui le pire ! C'est cette impression au final d'être totalement débile, incapable de saisir un film ou la beauté et la profondeur de la poésie est palpable. Palpable. Palpable mais intouchable, insaisissable, mon esprit c'est refermé est a refusé catégoriquement de produire des ondes alpha.

Dans un mouvement de désespoir je me lançais un défi a moi même: Essayer un autre film de Wong Kar-Wai pour, je l'espérais, capturer la beauté d'un cinéma juste, beau, mélodieux et poétique. Je jetai mon dévolu sur Blueberry Nights. Je ne fus en aucun cas déçu.

L'hérmétisme n'est pas l'apanache de la poésie ou du K-way (K-way, Kar-Wai... bizarre, vous avez dit bizarre ?), le cinéma s'y prête aussi.

A vous les studios.

24.7.10

American History X

Il y a maintenant sept années que j'ai vu pour la première fois American History X. J'avais alors 13 ans, c'était la fin de l'année, et notre aimable prof d'anglais nous avait demandé de choisir un film à regarder pour le dernier cours. Le but quand on a 13 ans et qu'on est un garçon c'est de pouvoir voir un film qu'on n'aurait normalement pas le droit de regarder. Un film violent par exemple. Un film qui bouscule la morale. Nous avons donc proposé Kill Bill et American History X. Notre prof ayant eu vent de la violence et de la quantité d'hémoglobine de Kill Bill nous refusa cette première proposition et choisit la seconde: Une histoire Américaine X.

Quand on a 13 ans et qu'on regarde un film comme celui-ci, on passe au travers de beaucoup de choses. On rigole lorsque qu'une insulte anti-sémite ou raciste fuse, on encourage les héros malheureux de ce films quand ils tabassent des pauvres noirs et surtout on essaye de ne pas être dégouté quand Derek écrase sauvagement la tête d'un cambrioleur, noir, sur le trottoir en face de chez lui. Pourtant cette scène est ignoble et appelle à la violence pure, celle sans aucun remords. Mais on a 13 ans et on est en classe, c'est donc à celui qui appréciera le plus la violence du film qui gagnera. Des discussions de famille autour de la table, du rapport entre un professeur et son élève, et surtout des multiples sources du racisme que le film présente ici il ne restera rien. Sans doute trop jeune pour comprendre, peut être aussi pour suivre les sous-titres et/ou comprendre l'américain.

C'est donc aujourd'hui, en fin de matinée que j'ai eu l'occasion de revoir ce film. Dans mes souvenirs cette pellicule était totalement inintéressante. Violence gratuite, méchanceté, scènes clichés des prisons américaines. Rien de bien folichon, rien pour me pousser à revoir ce film, chose que je fais rarement et seulement avec des films d'actions pures. Pourtant je ne zappai pas et m'installer confortablement pour revoir ce film. Pourquoi ? Peut être parce que deux jours auparavant j'avais eu une discussion surprenante entre amis. Tous originaires de différent pays, notre seul point commun était la hollande, la mère patrie de la tolérance (quelque peu en perdition). Notre débat commença à s'envenimer quand une des personnes à table voulu, pour illustrer son propos sur la liberté d'expression, provoquer notre ami d'origine Érythréenne en le traitant de nègre. Aucune pensée raciste derrière ses propos, juste la volonté de provoquer pour engager une discussion. Malheureusement le débat pris une dimension émotionnelle quand notre ami Érythréen se senti insulter par ses propos. Heureusement, éduqués que nous sommes (du moins davantage que les personnages d'American History X), il n'y eu pas de bagarre mais une vive discussion sur la nécessité de vouloir débattre à propos de sujets comme le racisme.

En effet ce film montre à quel point il ne peut y avoir de débat ou de discussion qui fasse évoluer les choses. Le racisme est avant tout une caractéristique de personnes mal éduquées et/ou de personnes attachées par leurs émotions à un tel sujet. Il est clair qu'il semble impossible de faire changer d'idées un personnage comme Derek, son père, prônant des idées racistes, tué lors d'un incendie dans un quartier a dominante noire. Ses fils vont alors vouloir le venger en devenant des têtes rasées. D'un racisme soft, représenté par le Père, un racisme légitime, va donner naissance à un racisme hyper violent dont l'idéologie malsaine est inacceptable. La ligne de séparation entre les deux est minuscule. Cette ligne, franchie dans un premier sens par Derek, sera franchie à nouveau lors de son passage en prison, sous l'effet d'un choc émotionnel aussi fort, le viol. Il y a donc de l'espoir, mais encore faudrait il que ce phénomène n'opére que d'un seul coté. Le cercle vicieux de la haine raciale et communautaire est multiple et concerne tout le monde, le pauvre Danny en fera les frais.

Ce film va beacoup plus loin qu'un enfant de 13 ans puisse ne jamais comprendre. De cette scène de violence familiale autour de la table, où les mots sont bien plus importants que les gestes, jusqu'au viol dans les douches, magnifier par des ralentis et un noir et blanc splendide, pour souligner le bien que ce crime fera par la suite, ce film est à la fois beau et horrible, et montre en expliquant les origines du racisme à quel point celui ci est complexe.

Bon visionnage cher lecteur.

21.7.10

Religolo

Hier j'ai vu Religolo, et cela m'a bousculé l'esprit.

D'abord plantons le décor: une planète Terre avec six milliards d'humains. Faites un trou et laissez quelques graines religieuses, un Mahomet par là, un Jésus ici et un Joseph Smith pour soupoudrez le tout. Arrosez copieusement avec une foule de gens qui n'ont pas la science infuse, et qui donc, croirons facilement en une de nos graines. Normalement après quelques années cela devrait bien prendre et vous devriez avoir une magnifique forêt.

Élément perturbateur: Darwin. Mothafucka, celui là il vient casser votre foret a coup de haches et trace des chemins a travers celle-ci. Un jardin à la Française, voila ce qu'il vous reste de votre magnifique foret !

Dans cet état des lieux, où d'un coté une grande majorité de gens croient en quelques écrits dont l'origine reste pour le moins douteuse, s'opposant à une minorité de gens, dit intelligents, qui pensent (eux au moins) que la religion c'est de groß conneries, se balade (il faut revenir au début de la phrase si c'est pas hyper clair) un petit homme blanc a moitié catho et à moitié juif (pratique pour faire des blagues anti-sémites) qui est, au bas mot, ultra sceptique: Bill Maher.

Alors forcément quand on est sceptique, qu'importe ce que votre interlocuteur vous dira vous n'essaierez meme pas de comprendre, et au dela du dialogue vous allez tenter d'expliquer votre point de vue. Est ce vraiment le but d'un documentaire ? meme humoristique ? I doubt it. Notre petit Bill propose un film ici assez drôle, qui si vous êtes athée ne vous apportera rien de plus que de certifier vos certitudes encore plus. Si vous êtes un fervent croyant, sa mauvaise fois est telle que ses arguments n'auront aucun impact.

Je retiendrai cette phrase qui veut tout dire, d'un sénateur américain a propos de sa croyance en la religion: "You don't need to pass an IQ test to become a Senator".

Baisser le rideau, les jeux sont faits.

19.7.10

District 9

L'autre jour j'ai vu District 9. Un film d'Aliens pas méchants (les aliens, pas le film) avec du jus, lien doré avec l'apartheid en Afrique du Sud, comme de par hasard c'est là bas qu'on a fait la coupe du monde. Coupe du monde de quoi déjà ?

Ce film était a priori fort interessant, un bon film d'extra-terrestres, une idée un peu novatrice, et surtout un théâtre qui nous change du tryptique Los Angeles, New York, Washington. Deja là, plus un point ! Pour une fois qu'un film hollywoodien se met a l'heure de la coupe du monde on ne peut que saluer cette entreprise audacieuse, sans doute dans l'optique de bien se vendre en Europe, mais différente pour une fois.

Notre héro lors de ce film n'est autre que le parfait petit commis de bureau: pas franchement futé, il ne sait que appliquer les lois. Il croit en l'amour et n'est plus totalement raciste. L'homme parfait pour aller délivrer des demandes d'évacuation a une population allochtone. Oui ? C'est pour quoi ? En nait fée, les autorités, ou plutôt l'autorité bien représentée par MNU, conglomérat spécialisé dans le developpement d'armes a recu pour ordre de déplacé ce camp de 1,5 millions d'aliens plus loin du bourg de Johann, il avait du mal à dormir parait il. Malheureusement, rien ne se passe comme prévu.

Et oui comme souvent dans les films on sent qu'il va se passer quelquechose de pas prévu, enfin pas prévu pour les personnages, nous on prévoit, on est meme trop prévoyant, parce qu'au final on a prévu ce qu'on allé voir, et si ca c'est pas etre devin ! Au moment où ce brave Afrikaner (Africain en Afrikaner) rentre dans une maison faite de tôle pour y chercher quelconques armes, il se fait pschitter (je n'ai pas d'autre mots) le visage par un liquide noir qui instantanément lui donne des nausées difficilement répréhensibles. Malade il se blesse au bras. La mal pour un bien est fait.

A partir de là il suffit de changer de film, de mettre Avatar (ou n'importe quel autre film) a partir du moment ou le mec prefere etre avec les aliens. Ils vont finalement devenir ses amis et il va se battre pour eux, avec des armes de destructions assez violentes, pas d'histoire d'amour par contre, mais une amitié pour autrui: welcome back to hollywood.

Au final un bon film d'action légèrement original, même si le clin d'œil à l'Apartheid (la séparation) est beaucoup trop gros a mon goût.

On regrettera le fait que l'aspect choc des cultures et l'arrivée d'une troisième communauté dans une ville comme Johannesburg ne soit pas developpé. Finalement cela aurait pu faire l'objet d'une série intelligente peut etre.

A noter aussi le style reportage caméra à l'épaule que je surkiffe, un peu comme Children of Men avec Clive Owen, film que je conseille vivement.